45 morts, 179 blessés. Non non, ce n'est pas un résultat de foot mais le nombre de victimes de la chasse lors de la saison 1998-99… Pas de quoi pleurer me direz-vous, tous ces gens étaient à 91% des chasseurs ou les accompagnaient (5%) ! Oui mais voilà, au CyberFourre-tout on a le mauvais esprit de s'identifier aux 4% de promeneurs, renifleurs de pâquerettes, VTTistes, ou autres cueilleurs de champignons qui sont tombés sous la mitraille tel le civil moyen dans toutes les guerres du globe. C'est quand même con de partir aux champignons avec son petit panier pour finalement revenir dans un sac, truffé de pruneaux.

Oui mais bon, me direz-vous encore, finalement on crie haro sur les chasseurs mais ils ne sont pas si nuls puisqu'ils n'ont tiré "que" sur 4% de pauvres cons de promeneurs, ce qui ne représente "que" 9 personnes. En 9 mois de chasse, ça fait une moyenne acceptable.

Ce qu'il faut comprendre, c'est que ces accidents relativement peu nombreux ne sont pas dûs à la prudence ou à l'agilité légendaire des chasseurs, mais à la prudence de ceux qui ne chassent pas… tout simplement parce qu'ils n'osent plus se rendre sur les lieux ! On assiste donc à une véritable confiscation de la nature par les chasseurs qui agissent en propriétaires absolus et violents.

Il est donc intolérable de voir une minorité armée et dangereuse prendre pleine possession d'espaces qui appartiennent à tous… ou même d'espaces qui ne lui appartiennent pas, en particulier grâce à la loi Verdeille. Celle-ci oblige les propriétaires de terrains de moins de 20 hectares à laisser chasser librement sur leur propriété et à adhérer à l'association communale de chasse… Pourquoi ne pas leur demander de fournir les cartouches pendant qu'on y est ? Et les 5 ou 6 bières par personne à la petite pause de 10 heures ? Dame, c'est que ça vous crève un bonhomme de faire 500 m en battue dans un champ labouré !

Fort heureusement, le 28 avril 1999 la Cour Européenne des Droits de l'Homme a jugé cette loi contraire à la Convention Européenne des Droits de l'Homme… La France se voit donc contrainte de réviser sa copie. L'Europe, ça a du bon les amis !

Bref, la chasse est une activité stupide, dangereuse et anachronique qu'aucun argument valide ne peut justifier, comme on va le voir en décortiquant un peu les arguments plus ou moins nazes des chasseurs et de leurs amis :

Le pauvre petit chasseur, unique représentant de la ruralité torturé par les méchants technocrates...
Mais les chasseurs ont un vrai poids politique, on l’a vu aux dernières élections européennes avec le triomphe de la liste Chasse Pêche Nature et Tradition dans certains départements. De plus, beaucoup de supposés "technocrates" sont des chasseurs invétérés ! Regardez sur les bancs de l'Assemblée Nationale ! Voyez à Bruxelles !

On tue dans les abattoirs mais seul le pauvre petit chasseur est malmené parce qu'il est le seul à rendre visible la mort animale...
La question n'est pas là ! Le problème ne réside pas dans le spectacle de la mort mais dans la signification qui lui est donnée. Dans le cadre d'abattoirs, la mort relève de la nécessité, du besoin alimentaire ; dans le cas du chasseur, elle a trait au simple plaisir d'avoir tué hors de tout besoin vital ! Car personne ne peut raisonnablement soutenir que la chasse est vitale aujourd'hui pour qui que ce soit en France. A part, peut-être, pour les marchands de flingues et de cartouches…

On ne peut pas reprocher au pauvre petit chasseur d'avoir du plaisir à chasser : les chasseurs primitifs ressentaient eux aussi cette joie...
La joie ressentie par les chasseurs primitifs partant à la chasse ne retire rien au caractère de nécessité de cette tâche, tout comme la joie de chasser ne confère pas de caractère vital à cet acte pour le chasseur "moderne" ! Cet argument est bancal car il est une réponse à une question mal formulée. La bonne question serait : les chasseurs primitifs chassaient-ils UNIQUEMENT pour le plaisir ? La réponse est non, évidemment. On voit mal un esquimau sur la banquise ou les terres gelées devenir végétarien… La question miroir serait alors : les chasseurs "modernes" chassent-ils UNIQUEMENT pour le plaisir ? Et la réponse est oui puisqu'il est clair qu'il n'est nul besoin de chasser pour se nourrir en France, en 1999.

Le pauvre petit chasseur ne chasse pas pour le plaisir de tuer mais pour être dans la nature avec ses amis...
Plaisir de la nature, plaisir des bons moments entre amis, plaisir des armes ? Tous ces plaisirs, des plus légitimes au plus morbide peuvent trouver réponse autrement que dans la chasse… Alors ? Alors reste ce plaisir de flinguer tout ce qui bouge, tout ce qui respire, plaisir qui fait toute la substance de la pratique mais qui est inavouable dans nos sociétés et que l’on tente de masquer, de diluer, au moyen d’une argumentation poisseuse.

Le pauvre petit chasseur est bien brave et on lui doit beaucoup parce qu'il contribue à réguler les populations animales, oui ma brave dame…
Les chasseurs travailleraient donc pour la bonne cause en évitant que certaines espèces ne prolifèrent… Admettons que certaines populations animales doivent être régulées ; il existe d'autres moyens que les armes à feu pour atteindre ce but et ils pourraient être mis en œuvre par les pouvoirs publics, dans un cadre réellement contrôlé, sans risques pour les autres utilisateurs de la nature.

 

Bref, la chasse n'a plus aucune raison d'être
alors qu'elle crève !

 


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