C'est en me glissant subrepticement dans le parc de l'Elysée que j'ai réussi ce tour de force. J'ai guetté pendant trois jours et trois nuits avant de voir Chirac et Bettina Rheims s'apprêter à faire la photo qui allait orner le mur de toutes les mairies.

Soudain, alors que Bettina disait "un p'tit sourire Jacquot, s'il vous plaît" tout en réglant son polaroïd sur la position soleil, je surgis du buisson qui m'abritait, et offris mon postérieur à l'objectif.

Je fus aussitôt pris en chasse par dix gardes du corps complètement déchaînés, et ne dus mon salut qu'à ma parfaite connaissance des lieux (j'ai été plusieurs fois l'hôte de Charles Pasqua à la garden party du 14 juillet, et je l'avoue, j'ai un peu flirté avec Mazarine quand je faisais Normale Sup') et à ma légendaire maîtrise des arts martiaux et du combat rapproché, acquise sous la houlette d'Harrisson Ford après que ce dernier eût tourné le légendaire "Air Force One" et mis en déroute des telolistes lusses tlès tlès méchants, da da kamalad Popov.

Bettina, qui n'avait plus que deux photos sur sa pellicule et voulait les garder pour l'anniversaire de son petit frère, renonça à en prendre une autre du président, et la cellule communication de l'Elysée dut se résoudre à faire retoucher celle que je vous présente ici.

Vous me pardonnerez d'avoir créé un flou sur mon visage, mais je suis encore activement recherché par la DGSE et, merci bien, mais j'ai pas envie de me retrouver en cabane... Chirac et Pasqua vont bientôt y aller et je ne voudrais pas être leur compagnon de cellule !

 


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